L'ensemble
Un tourbillon de couleurs
Ensemble vocal et instrumental à la forte identité artistique, La Camerata Chromatica s’est constituée autour d’une mission commune : la diffusion de la musique chromatique des XVIe et XVIIe siècles, un répertoire injustement méconnu.
Elle assume cette mission avec une approche dynamique, passionnée et innovante, et lutte pour mettre ces chefs-d’œuvre récemment redécouverts à la portée du plus grand nombre. L’ensemble fait dialoguer instruments, chanteurs et orgue soliste, et révèle les sonorités surnaturelles des instruments anciens : voix, flûtes à bec, violes de gambe, grand-orgue historique...
Grâce à cette variété de timbres, à leur grande expressivité et à un long travail de recherche, ses musiciens remettent à la lumière du jour la force poétique de leur répertoire, et nous plongent dans un univers inconnu, à la fois éclatant et mystérieux, virtuose et sensuel, passionnel et expérimental.
Des perspectives
locales et européennes
La Camerata Chromatica a eu la chance de se produire à travers toute l'Europe : festival de Torroella de Montgri (Espagne), conservatoire d'Athènes (Grèce), Fel!x Festival à Cologne (Allemagne), festival Vivat Curlandia! du Riga Early Music Centre (Lettonie), Internationale Händel-Festspiele à Göttingen (Allemagne)...
L’ensemble s’inscrit également dans une perspective locale, et a déjà collaboré sur le territoire français avec plusieurs institutions culturelles comme le CCR d’Ambronay, le festival Sinfonia en Périgord, le festival Mars en Baroque à Marseille, l'association Agend’Arts à la Croix-Rousse, l'association des Amis de l'orgue de Charolles...
Sélectionnée par le programme Eeemerging+ de l’Union Européenne, La Camerata Chromatica a pu mener de nombreuses actions de médiation, pour faire connaître son répertoire cosmopolite et multilingue à des publics variés : enfants, migrants isolés, résidents d’EHPAD, résidents d’un centre psychiatrique, étudiants d’El Sistema...
La médiation au service
de chefs-d'œuvre oubliés
La musique chromatique fait l’objet de recherches scientifiques de plus en plus actives. Hautement expérimentale et avant-gardiste, elle préfigure le répertoire impressionniste des XIXe et XXe siècles (Wagner, Debussy, Rachmaninov...).
Monopolisée à l'époque par une élite aristocratique, cette « Musica Reservata » très confidentielle était jouée dans les grandes cours princières Européennes : Ferrare, Naples, Rome, Paris, Londres... En profond désaccord avec cette connotation élitiste, La Camerata Chromatica s’est donné pour mission de diffuser largement ces œuvres exceptionnelles, avec la conviction que tout auditeur, quelle que soit son origine, sa culture ou sa tradition, peut faire l'expérience immédiate de leur beauté inoubliable.
L’ensemble utilise souvent la forme du concert commenté, où il transmet des clés d’écoutes ciblées, choisies pour chaque programme et pour chaque public. Ces prises de parole sont parfois illustrées d’exemples sonores, et sont toujours exprimées dans des termes compréhensibles par tous, en évitant toute formulation technique ou ambiguë.
Une approche archéologique
À la Renaissance, la musique est encore majoritairement de tradition orale : la distinction moderne entre lecture, composition, improvisation et ornementation n’y a pas encore de sens. Pour incarner plus authentiquement son répertoire, La Camerata Chromatica a choisi d'adopter une posture à la fois archéologique et vivante, et tente de reconstituer scientifiquement cette tradition orale disparue.
Dans cette optique, l’ensemble se déplace avec un instrument rare et expérimental, un orgue numérique microtonal, qui diffuse avec une parfaite fidélité le son des tuyaux d’un véritable grand-orgue historique. Il constitue l’une des spécificités de l’ensemble, avec une démarche originale : l’innovation technologique au service d’une interprétation historiquement informée.
La musique chromatique se fondant sur la théorie musicale grecque, La Camerata Chromatica interprète également des œuvres grecques antiques, redécouvertes par les archéologues de l'époque moderne. Souhaitant établir une forte connexion entre ce répertoire ancien et la création contemporaine, Benjamin Delale compose et improvise des œuvres chromatiques entièrement nouvelles, dans le style de la Renaissance.
Un univers sonore
sublime et poétique
Les programmes de La Camerata Chromatica font alterner de multiples formations : ensemble complet (avec ou sans orgue), petites formations vocales, formations instrumentales (orgue, viole et flûtes à bec), voix soliste accompagnée (chanteur et viole de gambe)... En outre, une petite partie des programmes est toujours dédiée à la polyphonie pour clavier. Cette diversité de dynamiques et des textures sonores fait voyager l’auditeur dans des atmosphères toujours renouvelées, et rafraîchit son écoute.
La musique chromatique est gouvernée par les lois du poème : l’ensemble privilégie donc une prononciation claire, précise et naturelle du texte, ainsi qu’une grande fidélité à l'accentuation, et au rythme interne du langage. De leur côté, les instrumentistes réussissent à imiter le langage parlé de manière convaincante et naturelle, et créent ainsi un monde d'illusion où voix et instruments sont tout également déclamateurs du poème.